C’est le maire qui le demande, il émet « le vœu de débats apaisés, constructifs et positifs, motivés par le seul intérêt général » sempiternel souhait qui ne convainc jamais des élus municipaux. Et pour cause, dans une assemblée à huit groupes c’est autant d’élu(e)s pétris dans les certitudes dans leurs chapelles politiques et leur drapeau. Pas certain que les bisontins échappent aux discours lénifiants sur les lendemains qui chantent.
Les interventions sont édifiantes. On se croirait à l’assemblée nationale. l’UMP de Jacques Grosperrin souhaite décliner les axes de sa campagne au cours du mandat : sécurité, justice sociale, baisse des impôts et création d’emplois. Le FN Philippe Mougin s’est lancé dans une violente diatribe politique contre la droite et en particulier l’UMP , reprenant la dialectique bleu-marine, indiquant d’entrée de jeu que son adversaire des six futures années ne sera pas vraiment la majorité de gauche mais l’UMPS. Odile Faivre-Petitjean pour le Modem a ironisé sur l’absentéisme des élus du dernier mandat et la distribution de la manne associative. L’UDI Philippe Gonon a répondu au FN et cité les philosophes tandis que le PS Abdel Ghezali faisait du Harlem Désir et le PC Thibault Bize indiquait que les élus du PC porterait bien haut les idées du Front de gauche, oubliant en passant de demander à Emmanuel Girod s’il était d’accord. Pour EELV , Anne Vignot a fait une synthèse que Cécile Duflot ne renierait pas. Seule Danielle Dard a fait dans la sobriété : elle est « société civile » et pas encore encartée au PS.
Encore six ans à entendre la musique de ces petites phrases ; les éléments de langage des états major parisiens sont d’actualité dès l’installation des élus: ils ne font pas dans l’œcuménisme et sont les rois du pipotron. Un pipotron "politique" leur sert de plume et ce n’est pas prêt de changer. L’assemblée municipale n’a jamais été aussi politisée et le souhait du premier d’entre-eux restera un vœu pieux : il en est ainsi depuis toujours.