Ce débat a provoqué et provoque encore des dérapages xénophobes, racistes, islamophobes qui font honte à la France, dressent les français les uns contre les autres et remettent le Front National et ses thèses de haine au coeur de notre vie politique.
De nombreuses études d’opinion ont aussi montré que dans leur majorité les Françaises et les Français, qui ont beaucoup d’autres sujets de préoccupation, l’emploi, le logement, le pouvoir d’achat, l’éducation, ne s’intéressent pas à ce débat.
Malgré cela, la direction de France 2 et Arlette Chabot n’ont pas trouvé mieux, en cette rentrée 2010, que de consacrer la seule émission politique de début de soirée à Eric Besson et de le faire dialoguer avec Marine Le Pen, prenant ainsi en otage le service public et les personnels qui y travaillent.
C’est indigne et c’est inacceptable.
Jamais une telle dérive ne s’était produite. Elle atteint gravement aux valeurs de la France et aux principes qui doivent commander aux missions de service public comme à la responsabilité du métier de journaliste.
Pour habiller le tout, on m’a demandé, en tant que responsable socialiste, de venir cautionner cet exercice d’abaissement national en voulant bien jouer les idiots utiles en deuxième partie de soirée. Et, comme on pouvait s’y attendre, on s’est déjà d’ailleurs copieusement servi de ma présence annoncée pour adresser une fin de non recevoir à des journalistes de France Télévision qui, pourtant avec raison, avaient demandé la déprogrammation de ce débat.
C’est bien mal me connaître, et bien mal connaître les socialistes, que de penser que je pouvais accepter de me prêter à une telle comédie et servir ainsi de caution républicaine à un débat et à des personnalités qui tournent le dos aux valeurs que partagent heureusement encore la grande majorité des Français.
Ainsi les masques tombent, la chaise est vide et la réalité apparaît dans sa crudité.
Que monsieur Besson, madame Le Pen et madame Chabot restent entre eux et que chacun mesure ainsi ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays et la façon dont certains veulent, à travers les médias, dévoyer le débat démocratique et nous entraîner sur une pente de haine et de division où nous refusons d’aller.
Quant à nous, même si nous allons être la cible d’intérêts puissants et de forces sans scrupule, nous n’avons pas le choix: nous devons résister.
C’est pourquoi j’appelle solennellement tous les démocrates à refuser ces dérives qui déshonorent notre pays.
C’est pourquoi je demande la démission de madame Arlette Chabot et des dirigeants de France 2 qui ont autorisé cette opération. Ils ne sont pas les propriétaires du service public, qui appartient à tous les Français, et ils ne méritent pas de le servir.
Enfin, j’adresse mes sentiments fraternels et républicains à toutes celles et tous ceux qui partagent avec moi une autre idée de la France et, en particulier, un message de solidarité aux personnels du service public de l’audiovisuel victimes de cette abjection et atteints ce soir dans leur honneur."
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