BESAGORA

et si on invitait la poésie dans la campagne ?

 

Jacques VUILLEMIN

    
                    C'est le printemps des poètes , et si on invitait la poésie dans la campagne ?

                             ADRESSE AUX CANDIDATS :

          A vous , mesdames , messieurs , avant que de partir ,    
          Laissez moi vous parler , vous parler en secret ,
          Ce que je vais vous dire , n' allez point le redire ,
          C'est pour vous , pour vous seuls , un conseil discret .

          Il vaut mieux renoncer à la magistrature suprème  ,
          Et pouvoir se dire qu'on est resté soi même ,
          Qu' on n' a pas sacrifié jamais à son honneur ,
          Qu' on n' a pas profité jamais d' une faveur .
          Surtout ne croyez pas devenir supérieur ,
          En postulant des fonctions très supérieures ;
          Ce qui donne à l' Homme sa supériorité ,
          C'est de faire son travail avec honnêteté .
          De tout ce qu'on enseigne , de tout ce qu' on apprend ,

          L' exemple seul est beau , l'exemple seul est grand ; 
          Il vaut mieux ne pas dire ce qui est exemplaire 
          Mais dire : «  ce que j'ai fait , voilà ce qu'il faut faire .
          Déjà vous êtes partis candidats en campagne , 
          Avec des idées , des promesses pour compagnes 
          Renoncez aux discours sans vie , avec des mots sans chair  
          N' écoutez pas la peur , mauvaise conseillère ,
          Condamnez la violence et la haine de l' autre ,
          N' élevez pas des  murs , allez vers tous les  autres ,
          Pronez le vivre ensemble et la laïcité ,
          Ecoutez tous les cris qui montent des cités 
          Défendez nos valeurs , celles de la République ,                              
          La liberté , l' égalité et la fraternité ,
          Sans oublier , aussi , la solidarité .

                          

"Vive le Roi, vive la Ligue " fable politique

  

      Individuellement, les politiques ne sont pas dénués de talents, voire de compétences. Pourtant  ces femmes et ces hommes, de droite et de gauche, si parfaits, semblent privés de conscience lorsqu’ils piétinent allègrement leurs convictions passées, celles qui les ont pourtant porté au pinacle de leurs carrières.

 

        Ils n’imaginent pas un instant l’impact catastrophique de leur comportement sur des électeurs déboussolés par l’époque. En devenant les prosélytes d’une cause qu’ils arboraient hier, ils tissent inexorablement le chemin qui conduit vers les extrêmes tels des dentellières machiavéliques.

 

        En son temps, La Fontaine raillait déjà cette chauve-souris qui adaptait son discours selon les individus auxquels elle avait à faire: «  Vive le roi  ou Vive la ligue  »   

 

        Il voulait ainsi interroger la vertu de l’homme de bien. Les circonvolutions intellectuelles actuelles de nos politiques devraient les inciter à relire le poète moraliste de notre enfance.  

 

La Chauve-souris et les deux Belettes

                                             (toute ressemblance avec des personnages contemporains ne serait pas fortuite)