Au seuil de cette nouvelle année, je vous (te) souhaite le meilleur de la vie. Le bonheur est fait de jouissances multiples, et nulle certitude ne nous permet de penser qu’elles dureront toujours. Aussi faut-il suivre Epicure, qui nous invite à vivre le présent dans la plénitude des divers plaisirs qu’il offre : plaisir d’amour et d’amitié, plaisir de musique et de poésie, de peinture et de lecture, plaisir de connaître et de sentir, de courir et de marcher, de se souvenir et d’imaginer, de jouir des autres et de soi, de goûter la présence et de chérir l’absent (e). D’un même élan le sage nous encourage à prendre soin de nos pensées, pour déraciner les fausses frayeurs et les mystifications, pour vivre serein et libre. En somme, philosopher, en première personne, sans déléguer jamais la puissance de jugement qui signe la liberté humaine.
Ronsard se fait l’écho poétique de la maxime de sagesse épicurienne :
« Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain…
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. »
Pourtant, il y a le monde déchiré où nous vivons et sa rumeur tragique. Pourtant il y a la détresse multipliée de nos semblables. Trop d’êtres humains aujourd’hui sont privés de présent comme d’avenir, et ne peuvent jouir de la vie car elle ne leur est même pas assurée. Et ceci alors que l’Humanité dispose des moyens de l’accomplissement universel. Étrange paradoxe. Fasse cette nouvelle année advenir un peu plus de justice pour tous. Solidarité ! suite des voeux