Le sens des mots ne semble plus avoir droit de cité dans l’information citoyenne. Quand des sépultures catholiques sont vandalisées à Besançon, dans les médias locaux, on utilise pas le terme « profanation » On parle des croix renversées, de tombes abimées ou endommagées, de vases cassés,de stèles dégradées, le tout, souvent dans la rubrique des faits divers mais pas de profanation.
Je suis plutôt libre penseur tendance agnostique (si, cela existe, la preuve) mais ces croix qui jalonnent nos chemins de campagnes ne me dérangent pas: elles sont culturellement à leur place et leur très ancien symbole religieux ne chagrine plus qu'une poignée d' anticléricaux intégristes. Par contre, dans l’enceinte particulière d’un cimetière elles deviennent partie intégrante du rituel mortuaire et sont pour ainsi dire sacralisées. Dans toutes les religions, les atteintes physiques aux objets symboliques sont vécues par les communautés (familles, carrés communautaires,institutions militaires...) comme ce qu’elles sont : des profanations. Le respect du à la mémoire a été bafoué. On est alors fort éloigné d’un simple acte gratuit de vandalisme.
Pourquoi est t’il si difficile d’utiliser les mots opportuns ? Comment ne pas être surpris qu’aucun parti politique, qu’aucune association cultuelle n’ait condamné un acte pourtant hautement répréhensible ? Et si l’indignation était « sélective » ? Vous me direz que les catholiques ne se mettent même plus en colère…
Cachez cette profanation que l’on ne saurait voir : qu’il semble aujourd'hui difficile de prononcer ce mot au sujet de la religion catholique alors que la profanation des lieux de culte est en constante augmentation en France.
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4 mai 2013: complément au billet
captures d'écran du site "MaCommune"