Depuis que je suis dans l’équipe municipale j’ai parfois exprimé au sein de mon groupe politique des avis divergents, ce qui ne m’a pas empeché de suivre le vote du groupe socialiste et républicain en conseil municipal lorsque nous nous prononcions sur des décisions politiques.
J’ai dérogé une seule fois à cette règle, sur ce sujet, pour des raisons de forme : des insultes en groupe socialiste suivi de silence aux questions que j’ai posées n’étaient selon moi pas admissibles.
Ce soir, au regard du travail qui nous est présenté, force est de constater que la commission est allée bien au-delà des questions que je me posais, c’est pourquoi je souhaite remettre en perspective les 3 propositions que j’avais faites.
J’avais indiqué dans un communiqué que : « lorsque l’on nous propose de signer une convention triennale de 195 000 euros, j’estime qu’il n’était pas inconcevable qu’un élu émette des remarques et pose des questions sur les choix qui ont présidé à l’établissement d’une telle convention de développement à l’international, notamment en Chine » au moment où l’association rencontrait des difficultés financières.
J’avais proposé en Conseil Municipal « la réécriture de la Convention avec l'association dans le sens d'un recentrage des missions et de son activité sur le territoire de la ville et sa région, en relation avec les partenaires culturels publics : FRAC, l'Ecole d'Art, Musée, Bibliothèque et je souhaitais que nous nous distinguions clairement d’un travail relevant d’une galerie privée et d’un marchand d’art. ª, dans cette convention, puisque bien entendu l’association et libre de faire ce qu’elle veut dans le cadre de la loi 1901.
La réponse du Directeur de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Monsieur Pauper m’a conforté dans mon point de vue, car à aucun moment dans nos délibérations sur l’association, je n’avais vu apparaître son point de vue. La commission relate ses propos, je cite : « selon Monsieur Pauper les actions avec la Chine sont coûteuses, lointaines ; de surcroît, vu les difficultés du Pavé dans la Mare, celui-ci a été invité à se concentrer sur des activités économiquement plus viables. La scène helvétique est très vivante en matière d’art contemporain, il indique ainsi que des actions internationales peuvent être menées, de manière pertinente dans un environnement plus proche, et que celle-ci ne peuvent être menées que si les actions au local sont déjà bien et suffisamment remplies. Monsieur Paupert a l’impression que l’association a beaucoup d’ambitions et développe beaucoup de projets, mais éprouve des difficultés à se rendre compte des moyens limités de l’association qui devraient l’inciter à se recentrer sur des missions plus fondamentales. »
J’avais également indiqué que le nom de l’association le Pavé dans la Mare n’a jamais été cité dans la délibération du 7 juillet 2011 alors que c’est elle qui a reçu 50 000 euros de la ville de Besancon et pas l’artiste, c’est pour cela que je n’avais pas pris part au vote et cela m’avait valu un retrait de délégation.
Aujourd’hui la commission relate je cite : « que les conditions de vente de l’oeuvre "Dédale" n’étaient pas conformes aux usages en vigueur et que l’acquisition aurait du avoir lieu entre la ville et l’artiste Gilles Picouet. La commission précise qu’en cas d’acquisition d’une oeuvre produite dans le cadre d’un partenariat avec un centre d’art, le paiement doit obligatoirement rtre fait à l’artiste.ª. Nous devrons donc être vigilants à l’avenir.
J’ai enfin proposé un accompagnement spécifique en matière financière et institutionnelle de l'association au travers d'un audit approfondi de gestion, et je pense que le travail de la commission a commencé à s’engager dans cette voie.
Je veux enfin rappeler ici que si je me suis intéressé à ce dossier c’est parce que le 20 décembre 2010, en municipalité (le compte rendu n’a pas été transmis à la commission transparence), Jean-Pierre Govignault nous avait déjà proposé d’acquérir deux oeuvres à l’association le pavé dans la mare avant que le dispositif Art dans la ville ne soit voté en conseil municipal : il s’agissait de Dédale de Gilles Picouet pour 50 000 euros et le phare de Rodolphe Huguet pour 68 000 euros (il s’agissait, je cite le compte rendu, « d’un plot de chantier géant, posé sur un socle en béton » prévu pour le site de Planoise). Mrme si à l’époque la présence de Jean-Francois Girard au sein du conseil d’administration pouvait nous rassurer lorsque nous votions sur ces dossiers, comprenez que je me sois étonné que personne, ni mrme l’élu en charge du dossier, ne puisse me dire en septembre 2012 comment la transaction commerciale avait eu lieu avec l’artiste et combien il avait réellement perçu.
C’est pourquoi je remercie sincèrement les membres de la commission pour nous avoir permis de répondre à ces interrogations qui sont toujours restées sans réponse au sein de mon groupe politique et au sein du conseil municipal.
Et si j’ai accepté en silence que me soient retirées mes délégations, c’était dans l’attente des résultats de la commission transparence ; au regard des réponses apportées, je pense que l’on peut désormais s’engager dans un autre chemin commun. Mais dans un contexte qui sera de plus en plus financièrement contraint, il me parait essentiel que dans ce domaine difficile, mais important, de l’art contemporain, la collaboration et la mutualisation des moyens et des projets soient systématiquement recherchés, c’est dans cet esprit que je m’impliquerai sur ces projets.
J’en profite d’ailleurs pour remercier ceux qui, très nombreux, ont continué à m’enrichir de leur réflexion sur ce dossier et sur les politiques de la Ville. Je veux qu’ils sachent que je serai dans les mois à venir toujours avec ceux qui le souhaitent dans le sens de l’intéret général et de la transparence, comme tous les élus qui sont ici.
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