En apprenant ce matin la mort de Robert SCHWINT, j'ai bien entendu d'abord été surpris parce que je ne savais pas que la maladie allait si vite. ET je me suis vite replongé en arrière, parce qu'il y a quelques jours, avec un jeune militant du PS, nous évoquions Robert SCHWINT. Personnellement, c'est en 1969 que j'ai fait sa connaissance, il était encore au Russey. Pour moi, il représente ce qu'il y a de force solide dans la manière de porter le message de la laïcité, lui qui a enseigné dans ce Haut Doubs pendant si longtemps si réactionnaire. Mais ses convictions soutenues par sa rigueur protestante faisaient qu'il ne reculait pas devant l'adversité.C'est ainsi qu'il a engrangé une forte notoriété qui a vite dépassé les frontières du plateau et qu'en adhérant au Nouveau Parti Socialiste piloté par Alain SAVARY, il a vu s'ouvrir d'autres horizons, ce que permet une grande formation politique. Je l'ai connu à cette époque, et j'ai le souvenir des leçons de comportement politiques qu'il nous a administrées les rares fois où il prenait la parole dans nos assemblées. Nous étions jeunes militants, nous n'étions pas toujours très indulgents avec nos anciens de la SFIO, qui pourtant avaient su nous ouvrir les portes avec l'ambition de rénover la maison. J'ai le souvenir de sa première campagne, puis de son élection au Sénat en 1971. L'autre candidat socialiste était Eugène COURVOISIER, le Maire de Mandeure. Puis, exerçant des responsabilités au sein de la fédération du PS, j'ai suivi son départ pour Besançon, sa première élection à la mairie succédant à Jean Minjoz. Je garde un souvenir ému des sénatoriales de 1980. Sa carrière politique aurait pu basculer. Edgar FAURE était candidat et nous avions la possibilité de faire élire trois sénateurs socialistes si les choses se déroulaient bien, avec Michel RONDOT syndicaliste CGT candidat sur notre liste. même si les socialistes dans leur quasi totalité donnaient Edgar Faure élu. J'étais quasiment seul à penser le contraire. Mais pour conduire à bien l'élection, il fallait des socialistes unis, ce qui n'était pas le cas , une gauche unie(?) et éviter les coups tordus qu'Edgar Faure pouvait monter, ce qu'il fit avec le PCF qui s'est maintenu au second tour, ouvrant à L. SOUVET les portes d'une belle carrière politique.( Il faudrait écrire tout çà un jour). R. SCHWINT fut réélu avec une voix d'avance. Puis je l'ai côtoyé à partir de 1988 à l'Assemblée nationale puisqu'il s'était fait élire Député. Nous avons mené ensemble une bataille contre les Belfortains pour éviter l'éclatement de l'Université de Besançon.
J'évoquais au début de mon propos sa manière de porter le message de la laïcité. Il n'y a jamais dérogé. Ce message, au contraire d'autres élus et militants PS dans le département, il l'a porté quand, en 2001, il a mis en place sa succession à la mairie de Besançon. La ville est restée socialiste avec Jean Louis FOUSSERET. je salue le miltant, le collègue élu, le grand Maire qu'il a été pour Besançon. Guy Bêche
Robert SCHWINT m'a fait le plus beau cadeau qu'un maire peut offrir à un adjoint : la confiance .Robert avait cette qualité rare chez un homme politique : faire confiance , déléguer pour se consacrer à l'essentiel .A ses côtés comme premier adjoint , j'ai partagé au quotidien les joies et les soucis du maire d'une grande ville . Il m'a permis de vivre l'une des périodes les plus riches de ma vie au service des Bisontins .Tolérant , ouvert , à l'écoute de tous sans sectarisme , il a su incarner l'alliance heureuse et réussie de la gestion du quotidien et de la construction de l'avenir . je suis fier d'avoir servi Besançon à ses côtés pendant 12 ans . Les Bisontins ne l'oublieront pas .
Rédigé par : Jacques V | 03 février 2011 à 09:54