Moustapha Safwan (dit Safouan) est né en Egypte (Alexandrie), le 17 mai 1921. Il vit aujourd'hui à Paris. Un des premiers fidèles de Jacques Lacan, c’est en 1949 qu’il le rencontre et commence son travail avec lui comme analyste de contrôle.Il a publié il y un an un brillant essai, d’abord en arabe, en Egypte, dans la discrétion (médiatique) totale, puis en anglais, et enfin en français aux éd. Denoel : "Pourquoi le monde arabe n'est pas libre"
Pas de politique sans religion dans les pays arabes "...si vous en connaissez un, je suis preneur et je déménage dès demain..." L’une ne va pas sans l’autre, que ce soit au Moyen-Orient ou au Maghreb. Depuis la nuit des temps, et pas seulement pour les arabes, les politiciens ont usé et abusé de la religion pour asseoir leur légitimité. Le problème avec l’Islam, c’est que ça continue encore aujourd’hui,contrairement aux autres religions.
Pour Moustapha Safouan, c'est au commencement qu’il faut aller inspecter la chose : il n’y a jamais eu la moindre référence à la politique, que ce soit dans le Coran ou dans les paroles du Prophète, d’où tout ce désordre. Et n'allez pas croire Tariq Ramadan s'il vous affirme le contraire. Car les livres saints ne sont pas des livres saints: ce sont des livres anciens. Le résultat: tout repose sur la corruption, la répression, la censure et la tendance naturelle des États à assujettir leur propre population en se servant de la religion.
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A Besançon, devant un public nombreux, le psychanaliste philosophe est venu parler des répercussions de la psychanalyse sur la théorie de la religion. Selon la psychanalyse, la religion pourrait être une illusion fondamentale construite par les hommes pour atténuer l’angoisse liée à la faiblesse éprouvée devant la mort. Les religions monothéistes sont construites sur le rapport au Père (avec des différences importantes toutefois entre les différents monothéismes juif, chrétien et musulman). Les religions animistes réactualisent des composants plus anciens dans le développement psychique. En tant que système idéologique, toute religion possède sa propre histoire, ses propres conflits internes, ses spécificités logiques et textuelles. Pour Moustapha Safouan, la religion est peut-être une illusion mais c’est une illusion nécessaire contre la faiblesse de l’homme qu’elle dépasse. Chaque individu a besoin de cette dimension afin de ne pas être livré en tant qu’être humain à une guerre perpétuelle.
Une des fonctions des religions est d’être un système idéologique capable d’unifier des groupes humains et de les distinguer des autres groupes, c’est la fonction identitaire. Dieu est une personnification de la part de l’idéal du moi partagé par les membres d’un groupe auquel, par projection on attribue une énonciation et un texte.La Démocratie n’est possible que si l’on peut questionner le Prince…Ce dernier doit pouvoir nous répondre, c’est la loi de la parole.
Quelques-uns de ses ouvrages :
- Jacques Lacan et la question de la formation des analystes
- Le transfert et le désir de l’analyste
- La sexualité féminine dans la doctrine freudienne
- La parole ou la mort
- L'inconscient et son scribe
- L'échec du principe du plaisir
- Malaise dans la psychanalyse: Le tiers dans l'institution et l'analyse de contrôle
- Dix conférences sur la psychanalyse
- Pourquoi le monde arabe n'est pas libre
et on fait quoi, en temps de crise ?
"assis sur son derrière avec les bras croisés"....tiens ça me rappelle "Antoine" chansonnette des années 1970....
Rédigé par : O. | 29 mars 2009 à 11:34
inconnu : votre réflexion est intéressante mais sans rapport avec l'intervention de monsieur Moustpha Safouan qui n'est pas venu à Besançon pour critiquer telle ou telle religion mais pour parler de leurs influences sur la cité et l'individu.
Rédigé par : A.D. | 25 mars 2009 à 21:27
Si on se réfère aux religions, je me rappelle d'une époque où un dialogue vertueux existait entre les trois religions du livre dont voici un témoignage écrit : Raymond Lulle. "Le livre du gentil et des trois sages" écrit au 13e siècle.
Trois sages, à savoir un chrétien, un musulman et un juif se prélassent ensemble de leurs études. Ils rencontrent un gentil, à savoir un philosohpe, qui s'inquiète sur le sort de la vie après la mort.
Les trois sages sont prompt à lui présenter leur croyance. Chacun convient que le discours se tiendra ainsi. La première partie présentera ce qui est commun aux trois religions sans qu'on puisse distinguer lequel du musulman, du juif ou du chrétien parle. Ensuite chacun présentera sa croyance et permettra ainsi au gentil de choisir laquelle des croyances lui conviendra le mieux.
C'était en d'autres temps, les temps obscures du moyen-âge...
Aujourd'hui, on en est à se demander qui est cet Autre et a-t-il une âme ?
Rédigé par : inconnu | 24 mars 2009 à 17:29
J'aime bien la façon de voir selon que la figure paternelle du Dieu
chrétien, souvent représenté en vieillard à barbe blanche, correspond au
désir refoulé de l'adulte de se retrouver dans la position de l'enfant par
rapport à son père.Dans d'autres religions monothéistes, il y a aussi de nobles anciens.La religion , les religions, c'est toujours une invention des hommes pour se rassurer.Je respecte les religions mais pas plus que je respecte les créations humaines comme la philosophie ou l'architecture.
Rédigé par : Christianne | 23 mars 2009 à 21:51
les médias ont peu parlé de la critique des religions et en particulier de l'islam dans le dernier livre de Safouan: je rêve d'un débat entre lui et T Ramadan pour éclairer les croyants.ne pas oublier qu'il est avant tout un praticien lacanien et qu'il analyse le fait religieux comme une création de l'homme.
Rédigé par : anonyme | 22 mars 2009 à 21:33
Pas toujours simple dans ses démonstrations mais presque trois heures passées si vite.Les questions de la salle n'étaient pas à la hauteur du conférencier qui l'a fait comprendre avec humour.
Rédigé par : Nadine P. | 22 mars 2009 à 17:35