Les français prennent des habitudes. Ils ne se demandent même plus si elles sont légales ou pas. Le retour à la normalité les surprend et les contrarie. Prenez les cimetières de la ville à la Toussaint et en particulier celui de Saint-Ferjeux. Depuis des lustres les bisontins pouvaient venir déposer pots et compositions florales sur leurs chers disparus en utilisant un véhicule. Les larges allées sont bien pratiques pour circuler: le cimetière est très vaste, le parking bien loin de certaines tombes et les personnes, parfois âgées, satisfaites par cette façon de procéder.
J’ai reçu plusieurs messages depuis hier indiquant qu’on ne pouvait plus accéder en véhicule à l’intérieur du cimetière : grilles à demi fermées et opposition polie d’un fonctionnaire communal. Ce dernier explique avec calme et pédagogie « …qu’il y a désormais un gardien qui fait respecter la loi : aucun véhicule ne rentre dans les lieux. C’est un arrêté municipal pris, comme dans les autres lieux de sépulture de la ville, qui existe depuis longtemps... ». Recruté il y a environ deux mois, la circulation dans l'enceinte du cimetière étant illégale, il fait son travail. Une douzaine de « paniers à roulettes » seront mis à la disposition des visiteurs la veille de la Toussaint. La mairie délivre des autorisations pour les personnes handicapées qui en font la demande.
Personnellement, je pense que c’est une bonne chose de faire respecter la loi dans un tel lieu. Il serait néamoins intéressant de trouver une solution pour les personnes ne possédant pas la carte officielle d' handicapé: jeunes volontaires en service « civique » ou heures exceptionnelles d’ouverture ? Cet espace a été au cours de la dernière année le théâtre de vols et autres dégradations qui n’étaient plus acceptables. Le cimetière des « Champs Bruley » (*) aurait lui aussi besoin d’un gardien: on y rencontre parfois des scooters exécutant des " roues arrière" ainsi que des chiens non tenus en laisse peux scrupuleux sur le lieu de dépôt de leurs excréments… Pour le moment, à Saint-Ferjeux, certaines personnes rebroussent chemin ou demandent à d’autres de les aider. Pas facile de perdre ses habitudes.
(*) rue de Chalezeule