DSK est un boulet pour le PS, que ce soit pour les idées ou des fonctions, une majorité de français ne souhaitent pas le voir revenir pour le moment ni en héro, ni en martyr. Ils savent qu’il a été libéré sur la base d’un point technique essentiel. Il n’y a plus d’accusations même si la procédure n’est pas terminée et qu’un procès civil se profile. DSK l’a confirmé ce soir : « …c’est un non-lieu… » Il y a bien eu une relation sexuelle mais rien ne dit qu'elle soit forçée (lire le rapport Vence en français). C’est parole contre parole et il n’y a pas d’éléments suffisants. Ce sera la même chose avec Tristane Banon. De plus, la plaignante de New-York a menti sur d’autres points et nous sommes dans le système américain: le mensonge est un péché mortel.
Le maire de Besançon se passionne pour la politique nationale. Il adore faire des commentaires lors des conseils municipaux et dépasse allègrement les 800 caractères dans certains éditos de BVV.Il rédige aussi des communiqués politiques. Certains ressemblent parfois un peu trop à ceux de Pierre Moscovici. Au sujet de DSK, JLF avait bien anticipé le contenu politique de la leçon de communication donnée ce soir par son avant-dernier mentor. Dans son communiqué du 22 août, en période de vacances, Il écrivait: « A cet instant, mes pensées vont en particulier à son épouse, Anne, ainsi qu’à sa famille qui ont vécu des moments difficiles.J’espère que Dominique retrouvera rapidement son honneur et son intégrité et qu’il regagnera sa place au sein de la famille socialiste et qu’il pourra ainsi mettre son expérience unanimement reconnue, au service de la France.Je ne doute pas que ses réflexions et ses analyses pertinentes contribueront à la victoire de la gauche en 2012 »
Jean-Louis Fousseret n’est pas le seul au PS à parler du retour de celui qui peut donner de bons conseils mais comme lui, aucun ne parle du domaine de l’action; Il faut donc comprendre, au delà des mots, qu’ils ne souhaitent pas que DSK fasse de nouveau de la politique pour le moment: cela tombe bien, DSK a dit la même chose. Le communiqué était prémonitoire: plus de politique (pour l'instant) pour celui qui a monopolisé les médias mais uniquement de bons conseils.C'est ce que voudrait faire DSK, les voeux sont exaucés.
Le lien avec l’opinion française est détruit et ce n’est pas la prestation théâtrale, préparé par des communicants "à l'ancienne" et surjouée de ce soir qui va le réconcilier avec ses ex-potentiels électeurs. surtout les femmes. C’est presque inconvenant d’adopter ce ton péremptoire: la gauche a déjà assez de problèmes d’égos à résoudre pour que ses élus locaux attentent la pertinence des analyses d’un DSK qui a détruit l’image qu’on est en droit d’attendre d’un conseiller politique. Il est même douteux qu’un des candidats à la primaire, même celui que le maire soutient, souhaite recevoir les réflexions et analyses pertinentes de celui qui faisait le bonheur des fêtes de la rose locales il y a quelques années. Sur le sujet JLF s'est trompé.
DSK a été « scannerisé » : les français connaissent tout de sa vie, de son intimité. Il faut se souvenir de la notion des « deux corps du Roy » avant que l’on guillotine Louis XVI. Le souverain a deux corps, le corps physique, celui qui boit, mange, dort, souffre parfois et finit par mourir et l’autre, le corps royal, majestueux, éternel, c’est celui de l’autorité. Un président de la République, surtout depuis de Gaulle, c’est ce roi qui ne meurt jamais, celui de DSK construit par les sondages et le PS était déja un demi-dieu. En France, le corps physique, avec sa vie privée, on préfère ne pas en parler et on a certainement raison. Pourtant, les faiblesses, les travers, les défauts, les pulsions, étalées pendant trois mois ont décribilisé pour longtemps, y compris pour ses réflexions pertinentes en matière économique, celui que nos élus de gauche nous présentent encore comme un être supérieur. On se demande si certains politiques, locaux où non, portent une oreille attentive aux réflexions de leurs compatriotes. A Besançon comme ailleurs, l'ancienne stature de DSK est très abimée. Il faut être aveugle ou sourd pour ne pas s’en rendre compte. On ne tourne pas la page en confondant le droit et la morale. L'admiration d'un maire pour l'ex-directeur du FMI c'est qu'une péripétie dans un roman politique médiocre et une erreur d'interprétation. La vie publique de DSK est terminée; certains responsables n'ont rien compris. La réaction des citoyens après sa prestation, y compris ceux de gauche, devrait les interpeller même si se remettre en question n'est pas toujours facile....
_________________________________________________________________________
Quelques commentaires en "live" des internautes sur Twitter pendant l'interview de DSK